Informations paroissiales du 17 au 24 octobre

Conversion et amour de l’Église 
« “Ne pas être contenu par ce qu’il y a de plus grand, mais être contenu par ce qu’il y a de plus petit, cela est divin.” Ne pas être contenu par ce qu’il y a de plus grand : Dieu est plus grand que tout ce qu’il y a de grand, il est l’infini, il n’a pas de limite. Mais en même temps, être contenu dans ce qu’il y a de plus petit, cela est divin. Ce qu’il y a de plus petit, finalement, c’est l’Église. L’Église avec toutes ses déficiences, avec les scandales, avec les péchés. Notre toute petite Église, dont nous ne sommes pas toujours très fiers. Il y a le monde, dans le monde il y a la Terre – Dieu aurait pu s’incarner sur d’autres planètes s’il y a des êtres vivants dans d’autres planètes, ce que nous ne savons pas -, sur la Terre il y a Nazareth… Et finalement notre petite Église est vraiment ce qu’il y a de plus petit. Tout cela doit engendrer en nous l’esprit d’obéissance et le sens de l’Église. Quand un esprit se refuse à l’humble incarnation de l’Église, les poussées apparemment les plus sublimes pour agir ont toujours dégénéré en spiritualisme orgueilleux. »

Il y a bientôt 50 ans, durant l’été 1972, voilà ce que François Varillon (prêtre jésuite, 1905 – 1978) prêchait lors des retraites qu’il organisait (Tiré du livre récemment édité Jésus, Méditations chez Bayard, 2018 – je vous le recommande, magnifiques méditations sur Jésus). En lisant ces lignes ces derniers jours, j’y décelais un grand appel à la conversion. Le pape François nous appelle à travers l’ouverture du Synode sur la synodalité à une grande conversion dans notre rapport à l’Église !Sommes-nous à l’écoute de Dieu ? De sa volonté pour moi, pour nous ?Sommes-nous à l’écoute de sa Parole ? Parole vivante transmise par son Église ?Sommes-nous à l’écoute les uns des autres ? À l’écoute de l’Esprit Saint qui agit dans le cœur de chaque baptisé ?Sommes-nous à l’écoute du monde ? Pour mieux le comprendre, mieux l’aimer, et ainsi mieux le transformer par l’Évangile ? 

Il me semble que la période qui s’ouvre devant nous est propice à cette conversion de l’écoute : à travers la sortie de la crise du Covid qui a profondément ébranlé notre modèle de société occidentale, à travers la campagne présidentielle qui s’ouvre devant nous et qui va éveiller la conscience politique de chaque citoyen, à travers l’ouverture du Synode dans l’Église qui va éveiller en chaque baptisé la conscience de son sensus fidei fidelium (sens de la foi des fidèles, un des lieux de la Tradition rappelé par le Concile Vatican II), à travers la mise à la lumière de ce scandale qu’ont été et qui perdurent des violences sexuelles dans l’Église. 

Se mettre à l’écoute, c’est d’abord se convertir. C’est d’abord humblement reconnaître que je ne peux, seul, découvrir la Vérité que Dieu veut nous faire connaître. Se mettre à l’écoute, c’est grandir dans l’humilité. C’est reconnaître que Dieu agit dans le petit, dans ce qui est pauvre, dans ce qui est fragile. Beaucoup d’articles sont parus ces dernières semaines, et peu d’entre eux m’ont parus à l’écoute. Dans le cas du rapport de la CIASE, je reste étonné de lire tant d’analyses « faciles » d’un rapport complexe de 548 pages. Dans le cas de la Parole de Dieu, je reste toujours circonspect quand je vois brandir des versets détachés d’une Écriture qui est une, et qui comprend l’Ancien et le Nouveau Testament. Bref, demandons à Dieu la grâce de l’humilité qui cherche à comprendre, qui étudie, qui écoute, qui accepte que Dieu, lui qui est Simplicité, s’incarne dans les complexités de nos vies. C’est là qu’il nous rejoint. C’est là qu’il nous parle. C’est là qu’il nous aime. 

Don Stéphane.

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