Informations paroissiales du 14 au 21 mars 2021

La pandémie actuelle semble violente au moins à deux niveaux aujourd’hui. D’abord dans la vie quotidienne, en raison des nombreuses contraintes que nous nous sommes imposées collectivement, quand nous ne les subissons pas, avec son lot dramatique de faillites culturelles, économiques et sociales. Ensuite et peut-être plus profondément, parce qu’elle nous a remis brutalement devant la mort de certains et par effet miroir, devant la nôtre. Cette pandémie nous a rappelé brutalement que nous étions mortels.
L’acceptation raisonnée de notre condition de mortels nous amène pourtant à nous redire nos raisons de vivre : la relation, la création, la contemplation. La relation par la vie familiale et sociale, la création par le travail et la contemplation par la vie culturelle, morale et spirituelle. On peut voir là les trois dimensions de l’homme qui est un être de communion, un homo faber (un fabriquant), et un être spirituel. Le danger serait de considérer qu’il est naturel de sacrifier ces dimensions pour une survie collective, ce qui consiste à inverser l’ordre des choses, car l’on vit, parfois jusqu’au sacrifice de soi pour ces raisons de vivre et qu’il serait insensé de sacrifier ces raisons de vivre pour ne pas mourir.
Le travers de notre comportement collectif semble de s’être refugié dans un diagnostic de la situation unilatéralement médical ou sanitaire. Cette approche peut se cacher sous les oripeaux de la médecine mais être motivée en fait par une peur existentielle et être, en dernière analyse nihiliste. Si je dis « il n’y a rien au-dessus de la richesse », c’est du nihilisme financier. Si je dis : « il n’y a rien au-dessus de la santé », c’est du nihilisme sanitaire. Dès lors je suis prêt à tout sacrifier à la santé et à ne voir la société que comme une société de patients. Jusqu’où peut-on aller en ce sens ?
Demandons à Dieu la paix du cœur et la charité, avant-goût du ciel pour agir avec ferveur et discernement sur cette terre, les yeux tournés vers Dieu. Voilà le bien suprême vis-à-vis duquel tout doit être considéré.
                                                                                                              Don Philippe

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