Informations paroissiales du 10 juillet au 17 juillet 2022

Sainte Céronne
 
Selon la légende, sainte Céronne naquit vers l’an 410 à Corneilhan près de Béziers, en Narbonnaise, dans une famille païenne. Son père Olympius était gouverneur de la ville et, comme son épouse Sarrabia, il demeurait attaché au culte des idoles. Céronne convainquit un de ses frères, Sophronius, de se convertir au christianisme, et de s’exiler avec elle. Ils partirent vers Bordeaux où l’évêque Amand les instruisit et leur donna le baptême. Sophronius fut bientôt admis au sacerdoce et Céronne reçut le voile de virginité.
Accusés quelque temps après de n’être pas frère et sœur, mais de cacher ainsi des mœurs dépravées, ils prirent la résolution de se séparer : le frère partit à Rome aux tombeaux des Apôtres où il mourut en odeur de sainteté; la sœur, empruntant les voies romaines, parvint jusque dans le Perche.
Entre le mont Cacune et le mont Romigny, au bord de l’Hoëne, dans un lieu solitaire couvert de bois, sur le territoire actuel de la commune de Sainte-Céronne-lès-Mortagne, Céronne choisit de s’arrêter ; elle fonda une communauté avec l’accord de l’évêque sagiens, dénommé Hille ou Nil, bâtit une petite chapelle dédiée à saint Marcel qu’elle vénérait et fit construire un oratoire sur le mont Romigny, non loin de sa modeste demeure.
Sainte Céronne unissait la vie apostolique à la vie contemplative, et tentait d’attirer au christianisme les païens de la contrée.
Elle puisait l’eau nécessaire à sa subsistance à deux sources qui existent encore, l’une face au hameau Saint-Marcel nommée Fontaine de la Bonne-Sainte-Céronne et l’autre, en contrebas de la colline, nommée Fontaine de l’Orion.
Sur la fin de sa vie, elle devint aveugle. Elle continua cependant de se rendre quotidiennement de Saint-Marcel au mont Romigny, les deux lieux où se trouvaient ses oratoires, éloignés l’un de l’autre d’environ deux cents pas. Afin de rendre le trajet plus facile, elle fit tendre de l’un à l’autre un fil de fer qui servait à guider ses pas chancelants. On rapporte que, par malice, des enfants ou des bergers rompirent plusieurs fois ce fil conducteur qui toujours se trouva miraculeusement renoué.
Elle mourut le 15 novembre 490. Son corps fut inhumé dans l’oratoire de Saint-Marcel où se produisirent plusieurs guérisons miraculeuses. Le bruit s’en répandit et son tombeau fut la destination de nombreux pèlerinages. Les habitants des hameaux voisins, voyant la grande vénération que l’on avait pour la sainte, craignirent qu’on leur en volât les reliques, comme il arrivait souvent à cette époque. Ils exhumèrent donc son corps et le mirent en sécurité dans l’oratoire du mont Romigny qui était moins accessible.