| Debout les gars, réveillez-vous ! | | |
Si la célèbre chanson peut parfois résonner dans nos mémoire, il faudrait que l’injonction sonne avec plus d’insistance en ce début d’Avent. En ce Dimanche, nous entendrons Jésus nous avertir : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Tenez-vous donc prêts, c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Et dans quatre semaine, nous entendrons l’Évangile saint Luc nous annoncer qu’« il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux ». C’est à ces bergers que le Salut d’Israël va être révélé, à une heure où ils ne s’y attendaient sûrement pas ! C’est-à-dire que ces veilleurs de nuit avaient le cœur assez disponible pour entendre les anges leur dire « aujourd’hui vous est né un Sauveur ». Et ils se rendirent en hâte pour le voir.
Et nous ? Sommes-nous éveillés ? Sommes-nous réveillés ? Sommes-nous vigilants ? Lors de la messe de minuit il y a 13 ans, Benoît XVI expliquait : « Qu’est-ce que cela signifie ? La différence entre celui qui rêve et celui qui est éveillé consiste tout d’abord dans le fait que celui qui rêve se trouve dans un monde particulier. Avec son moi, il est enfermé dans ce monde du rêve qui, justement, n’est que le sien et ne le relie pas aux autres. Se réveiller signifie sortir de cet état particulier du moi et entrer dans la réalité commune, dans la vérité qui, seule nous unit tous ».
Les bergers ne sont pas devenus veilleurs du jour au lendemain : c’est toute une culture, un savoir-faire et savoir-être qui leur a été transmis. Ainsi en est-il de notre Avent. L’Avent doit être pour nous un temps d’effort de formation. C’est une sorte de bac pro de berger, qui le jour venu, nous permettra en veillant sur ce et ceux qui nous entoure d’entendre l’annonce du salut et de nous y déplacer. Cette formation de quatre semaine aura plusieurs professeurs : saint Jean-Baptiste, la Vierge Marie, Isaïe et les prophètes, saint Luc et saint Matthieu qui rapportent les récit de l’enfance, saint Jean qui contemple l’Incarnation dans son prologue, saint François d’Assises qui « invente » la crèche à Greccio il y a 799 ans, et tant d’autres témoins qui nous apprennent à veiller dans le cœur pour que celui-ci s’ouvre.
Alors avec Hugues Auffray, disons « Debout les gars – et les filles bien sûr : réveillez-vous », il est urgent de sortir de notre rêve pour nous lier les uns aux autres dans la réalité de notre monde qui attend avec une telle soif le sauveur. Mais Jésus devra être porté par Marie, et à travers elle, par toute l’Église qui annonce au monde cet enfant. Préparons ardemment notre cœur et demandons : « Seigneur, ouvre les yeux de nos cœurs, afin que nous devenions vigilants et voyants et qu’ainsi nous puissions aussi porter ta proximité aux autres » (Benoît XVI, 24 décembre 2009). don Stéphane |
