Informations paroissiales du 11 au 18 avril 2021

Que de noms pour un seul dimanche !

Notre deuxième dimanche de Pâques porte beaucoup de noms, témoins de la richesse de la liturgie de ce jour. Voici donc une petite exploration des différents sentiments que les rites de l’Église nous aident à faire nôtres aujourd’hui.
 
C’est bien sûr le dimanche « de l’octave », c’est-à-dire huit jours après. Nous héritons de l’Ancien Testament la coutume de voir les fêtes se prolonger une semaine, comme si une journée ne suffisait pas à nous rassasier. Toute cette semaine, nous avons chanté alléluia, et nous sommes réjouis de la Résurrection du Seigneur. Un événement si incroyable (« j’y crois car c’est incroyable », disait Tertullien, prêtre du IVème siècle) mérite bien une semaine de réjouissance, et cinquante jours pour le méditer.
 
On appelle aussi ce dimanche « in albis deponendis », c’est-à-dire « lorsqu’on enlève le vêtement blanc ». En effet, dans les siècles passés, les nouveaux baptisés (ou « néophytes ») se réunissaient à la basilique Saint-Pancrace de Rome pour y laisser le vêtement blanc qu’ils avaient porté toute la semaine. La dédicace de ce lieu à saint Pancrace, jeune martyr de quatorze ans, leur rappelait alors qu’ils ne sont encore que dans l’enfance spirituelle, et ont besoin des prières et du soutien de la communauté. C’est ce geste même qu’accomplissent aujourd’hui nos deux baptisées de Pâques ! Ayons à cœur de les accompagner dans leur chemin de foi.
 
Ce dimanche est aussi celui de « Quasimodo », d’où tire son nom le célèbre Bossu de Notre-Dame ! Ce sont les premiers mots de l’antienne d’entrée, tirée de la première épître de saint Pierre : Tout comme (« quasimodo ») des enfants nouveau-nés, soyez avides du lait non dénaturé de la Parole qui vous fera grandir pour arriver au salut. Un tel encouragement est adressé aux nouveaux baptisés, mais nous concerne aussi : replongeons-nous dans la grâce baptismale que nous avons reçue. 
 
On peut encore appeler avec les chrétiens de rite byzantin ce dimanche « de Thomas », en raison de l’Évangile qui y est lu. Mais le saint Pape Jean-Paul II a voulu le dédier tout particulièrement à la Miséricorde Divine, d’après les visions de sainte Faustine Kowalska. Ce beau mot de miséricorde a été remis à l’honneur par l’année voulue par le Pape François en 2016. Il provient de l’hébreu « hesed », qui désigne les entrailles. En latin, il se compose de « cœur » et « misère », et signifie le cœur de Dieu qui se laisse toucher par la misère des hommes. Puisons donc joyeusement au côté du Christ, source du Salut, comme nous y encourage l’antique collecte (prière d’ouverture) que l’on trouvait déjà dans un missel du VIIIème siècle : Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations pascales ; augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître, et quel sang nous a rachetés.
                                                                                                                                                                                                                                     don Georges-Henri

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